En ce temps-là, c'était en 1977, je montais à Paris avec une pile de livres et le linge que ma mère m'avait acheté. Parmi ces livres j'emmenais les contes de mon enfance, ceux de la collection Fernand Nathan avec des illustrations de Henri Dimpre. Je découvrais Paris, que je sillonnais dans tous les sens, à l'affût des architectures singulières et des scènes de rue. Je me souviens de la folle qui m'avait abordé et qui cherchait la rue du Rocher, je me souviens du monstre croisé dans la rue Monsieur le Prince, je me souviens d'un dîner un soir d'été à la terrasse d'un couscous du boulevard de Belleville avec Francis, où chaque quart d'heure la rue nous offrait un fait-divers. Il nous semblait que les ivrognes, les drogués et les voyous du boulevard s'étaient entendus pour nous offrir un spectacle. C'est de là que le Zébre est né.